La multiplication des causes, Le suicide inconscient, S. Freud, 8

A la fin de son chapitre 8 de la Psychopathologie de la vie quotidienne 1, publié en 1923, Freud affirme donc l’existence d’une tendance destructrice inconsciente capable de détourner le refoulement et de s’exprimer dans les actes manqués par méprise sous la forme de l’indifférence du sujet. Ce qu’il distingue des actes symptomatiques  qui sont des formations de compromis. Puis, Freud en vient à rendre compte de deux exemples cliniques issus de la pratique de Ferenczi. Freud les considère comme de véritables cas de « suicides inconscients ». Ils visent à démontrer la valeur de symptômes d’actes destructeurs « mi-intentionnels ».

Mr J. Ad. s’est logé une balle dans le crâne. Mais il n’éprouve aucun malaise. Il déclare qu’il s’agit d’un simple accident. Il jouait avec le revolver de son frère et, voyant qu’il n’était pas chargé, il avait appuyé avec la main gauche contre la tempe gauche (il n’est pas gaucher). Le coup était parti. C’était à l’époque où il devait se présenter devant un conseil de révision. Il avait été déclaré inapte. De retour chez lui, il joua avec le revolver sans avoir l’intention de se faire du mal. Il venait de quitter une jeune fille qu’il aimait. Amoureuse elle aussi, elle était partie pour l’Amérique gagner de l’argent. Les parents de J. Ad. s’opposèrent à ce qu’il la suive. « Le fait qu’il tenait le revolver, non de la main droite, mais de la main gauche, prouve qu’il ne faisait réellement que « jouer », c’est-à-dire n’avait « aucune intention consciente de se suicider », page 210.

Férenczi évoque un deuxième cas clinique qui rappelle la maxime : « celui qui creuse un fossé pour autrui finit par y tomber lui-même ».

Mme X., mariée, trois enfants, d’un bon milieu bourgeois, est victime d’un accident qui entraînera une mutilation grave, heureusement momentanée, de la face. Dans une rue en réfection, elle trébuche contre un tas de pierre et se trouve projetée la face contre le mur. Elle venait de prévenir il y a pas longtemps, son mari, qui ne tenait pas sur ses jambes, de faire attention en passant dans cette rue. Elle avait déjà eu l’occasion de constater qu’elle était toujours elle-même victime des accidents contre lesquels elle mettait en garde les autres. Immédiatement avant l’accident, elle avait vu dans une boutique, en face, un joli tableau. Elle s’était dit que ce tableau ornerait bien la chambre de ses enfants et s’était décidée à l’acheter. Traversant la rue, elle trébucha, « sans faire la moindre tentative pour parer le coup en étendant les bras ». Elle oublia son projet d’acheter le tableau. Elle n’avait pas fait davantage attention car il s’agissait, selon elle, d’un « châtiment ».

« Après cette histoire, j’avais des remords, je me considérais comme une femme méchante, criminelle et immorale ». Il s’agissait d’un avortement. Enceinte pour la quatrième fois, le ménage était dans une situation pécuniaire précaire, elle avait avorté. « Je me faisais souvent le reproche d’avoir laissé tuer mon enfant et j’étais angoissé à l’idée qu’un crime pareil ne pouvait rester impuni ». Cet accident était donc un châtiment que la malade s’était infligé en expiation du péché qu’elle avait commis et « peut-être en même temps, un moyen d’échapper à un châtiment inconnu et plus grave qu’elle redoutait depuis des mois », page 212.

Au moment où elle avait traversé la rue, toute cette histoire avait surgi dans ses souvenirs avec une intensité particulière. « Quel besoin as-tu d’un ornement pour la chambre des enfants, toi qui as laissé tuer un de tes enfants ? Tu es une meurtrière ! Et le grand châtiment est proche ! ». Elle prit cette idée comme prétexte. C’est ce qui explique qu’elle n’ait pas songé à étendre les bras pendant la chute et que l’accident lui-même ne l’ait pas impressionné outre mesure. On peut voir « une autre cause » de son accident dans la recherche d’un châtiment pour son désir inconscient de voir disparaître son mari, page 212. Ce désir s’est exprimé dans la recommandation qu’elle lui faisait de traverser la rue avec la plus grande prudence, désir inutile étant donné que son mari marchait déjà en prennant les plus grandes précautions.

Le deuxième cas de Ferenczi illustre parfaitement le suicide inconscient comme symptôme. L’acte est un compromis entre une intention et sa répression. D’une part, Mme X. à l’intention de se punir ainsi que de punir son mari pour avoir tué son enfant. D’autre part, cette intention inconsciente est réprimée. Le conflit s’exprime dans ses détails au cours de sa chute.

S’il y a conflit, il y a symptôme, une formation de compromis. Freud pourrait donc maintenant s’autoriser à parler de suicide en tant que symptôme.

Nous allons voir que Freud n’y parvient pas. Il n’arrive pas à nous exposer un cas indiscutable de « suicide symptôme » (et il ne fait d’ailleurs aucune référence à celui de La jeune homosexuelle). A la fin de son chapitre, il est donc obligé de prendre un biais. Il devra repartir des « actes manqués destructeurs à l’égard d’un tiers » pour démontrer l’existence « d’actes destructeurs symptômes » (et non pas de « suicides symptômes »).

La suite au prochain numéro

1 – S. Freud, Psychopathologie de la vie quotidienne (trad. S. Jankélévitch), 1901, édition de 1923, petite bibliothèque Payot, 11, Paris, 1967

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Une formation de compromis, Le suicide inconscient, S. Freud, 7

Dans son chapitre 8 de la Psychopathologie de la vie quotidienne 1, publié en 1923, Freud affirme donc l’existence d’une tendance destructrice inconsciente capable de détourner le refoulement et de s’exprimer dans les actes manqués par méprise. Mais, cela peut-il aussi concerner les actes symptomatiques ?

Freud distingue en effet, les actes manqué par méprise et ceux qui peuvent prendre une valeur symptomatique. Avant d’aborder ce point, Freud doit examiner une question préalable. Car, pour parler symptôme, il est nécessaire de démontrer l’existence d’un compromis entre deux forces opposées. Nous reconnaissons les actes manqués par méprise d’après leur clinique, ils sont emprunt de l’indifférence du sujet. Par contre, les actes symptomatiques sont abordé d’après leur structure psychopathologique.

Freud revient alors longuement sur la façon dont cette tendance parvient à détourner le refoulement.

Freud a du mal à qualifier les actes de suicide inconscient. Il les considère comme « mi intentionnels », et non pas « inconscients », tout en précisant qu’il s’agit d’une expression paradoxale. « Il existe, à côté du suicide conscient et intentionnel, le suicide mi-intentionnel, provoqué par une intention inconsciente », page 207.

C’est assez logique. Il ne peut y avoir de suicide « inconscient » dans la mesure où l’acte mélange une tendance consciente et des intentions inconscientes. C’est un mélange, cet acte est « mi ceci, mi cela ». Un peu de chaque…..

Le point essentiel est que cette intention inconsciente « sait habilement utiliser une menace contre la vie et se présenter sous le masque d’un malheur accidentel ». La signification suicidaire de tels actes inconscients est donc masquée par le refoulement mais son effet est bel et bien destructeur. Freud suppose d’ailleurs que ce cas est certainement beaucoup plus fréquent « à l’état latent » que ceux chez qui cette tendance se réalise.

Dès lors, «les mutilations volontaires représentent un compromis entre cette tendance (suicidaire inconsciente) et les forces qui s’y opposent» et quand cela se termine par un suicide, Freud estime que le « penchant à cette acte » existait depuis longtemps de façon atténuée ou réprimée, page 207.

D’ailleurs, ceux qui ont l’intention consciente de se suicider choisissent aussi « leur moment, leurs moyens et leur occasion ». « L’intention inconsciente attend un prétexte qui se substituera à une partie des causes réelles et véritables et qui, détournant les forces de conservation de la personne, la débarrassera de la pression qu’exerce sur elle ces causes 2 ». D’où le schéma du symptôme et qui rend compte des forces en présences :

Intention (inconsciente)  prétexte / causes réelles (extérieures)  répression

Freud était parti des actes maladroits, dans la première partie de son livre sur les actes manqués. Insensiblement, il en arrive maintenant à la valeur symptomatique du suicide quand il réalise une intention inconsciente. Dans ce cas, le suicide, vu comme un « compromis », peut être qualifié de symptôme.

A l’époque où Freud écrit cet article, il élabore la pulsion de mort. Avant cela, il pensait encore que les « forces de conservation de la personne » étaient les plus fortes… Freud reconnaît que ses arguments sont « oiseux ». Il ne fait que chercher le mécanisme de l’inhibition motrice dont la levée permet indirectement la réalisation de l’intention de suicide, page 209.

Enfin, après avoir quitté l’exemple de la chute de cheval « accidentel » d’un officier, il aborde un exemple clinique plus probant issu de la pratique de Ferenczi. Freud le considère comme un véritable cas de « suicide inconscient ».

La suite au prochain numéro

1 – S. Freud, Psychopathologie de la vie quotidienne (trad. S. Jankélévitch), 1923, petite bibliothèque Payot, 11, Paris, 1967

2 – En note de bas de page : « en dernier analyse », le cas du suicide inconscient ressemble à celui du viol contre une femme. «Ne dit-on pas que les forces de la femme se trouvent paralysées ? » Et, Freud de citer le jugement de Sancho Pansa dans Don Quichotte : « si tu avais mis à défendre ton honneur la moitié de l’acharnement que tu mets à défendre ta bourse, tu serais encore une honnête femme….».

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« Le suicide mi-intentionnel », Le suicide inconscient, S. Freud, 6

Dans son chapitre 8 de la Psychopathologie de la vie quotidienne 1, Freud a donc opposé les actes par méprise (absurdes) aux actes symptomatiques (manqués quand à leur but). En précisant les actes par méprise, il en est venu à souligner leur « déterminisme symbolique » inconscient. Il n’est possible d’aborder ce déterminisme que négativement. L’absence de réaction aux effets de l’acte prime, c’est l’étrange indifférence du sujet aux conséquences de son acte.

Après un cas de mutilation volontaire pour des motifs inconscients et sexuels, Freud donne maintenant son propre exemple à l’examen des lecteurs. Il lui est arrivé de s’écraser le pouce par mégarde au moment où l’un de ses patients lui annonce son intention d’épouser sa fille… ce qui n’est pas une idée à prendre au sérieux, a-t-il besoin de préciser !

L’un des fils de Freud menaça de se suicider dans un accès de colère « pour faire comme ceux dont il avait lu le suicide dans les journaux ». Le soir, il montre à Freud une bosse sur sa poitrine, formée après sa chute contre un bouton de porte. Ou avait-il voulu en venir, lui demande Freud ? Le garçon, âgé de 11 ans, répond que c’était « la tentative de suicide dont je vous avais menacé ce matin ». Perspicace, le fils de Freud a bien reçu le message de son père. Les accidents soi-disant anodins peuvent prendre la signification d’une tentative de suicide.

Freud résume la situation :

« Il existe, à côté du suicide conscient et intentionnel, un suicide mi-intentionnel, provoqué par une intention inconsciente, qui sait habillement utiliser une menace contre la vie et se présenter sous le masque d’un malheur accidentel. Ce cas ne doit d’ailleurs pas être extrêmement rare, car les hommes chez lesquels la tendance à se détruire existe, avec une intensité plus ou moins grande, à l’état latent, sont beaucoup plus nombreux que ceux chez lesquels cette tendance se réalise. Les utilisations volontaires représentant, en général, un compromis entre cette tendance et les forces qui s’y opposent et dans les cas qui se terminent par le suicide, le penchant à cet acte a dû exister depuis longtemps avec une intensité atténuée ou à l’état de tendance consciente et réprimée », page 207.

Remarquons la nuance vis-à-vis de ce qui précède. La tendance destructrice est bien souvent consciente. Mais, elle existe aussi au niveau inconscient. C’est un petit glissement sans véritable étayage clinique. Un saut discret vers les motifs inconscients des actes manqués…

Page 205, nous aurions pu envisager que Freud pensait le contraire. La tendance serait totalement inconsciente et elle le demeurerait….. Maintenant, Freud n’exclut pas la possibilité que cette tendance soit clairement consciente sous une forme « réprimée ». Nous avions déjà discuté de cette forme dénégative au début de cette série d’article.

C’est un renversement épistémologique majeur au moment où Freud vient d’aborder la « pulsion de mort » dans d’autres textes (Au-delà du principe de plaisir en 1920). Il est très impressionnant de constater que le suicide soit ainsi l’un des points de bascule de ce renversement conceptuel majeur dans l’œuvre freudienne.

C’est une question qui a attiré l’attention de Lacan quand il commente le jeu de la bobine, le « for-da ». Quand nous y réfléchissons, nous tombons sur la notion de « l’abolition » de soi à côté de celle de réaction thérapeutique négative.

Freud évite pourtant très soigneusement d’utiliser le vocable de « pulsion de mort » dans ce chapitre sur les maladresses.

A ce point de l’article, Freud résume ce qu’il a pu avancer. La tendance inconsciente à se détruire est certainement bien plus répandue que l’on pense. Les maladresses dangereuses en sont l’un des prolongements. La réalisation effective et aboutie de l’acte suicidaire est plus rare que les maladresses dangereuses sans conséquence sur la vie du sujet, dans la mesure où elle n’est que le résultat de la lutte de forces contradictoires. Cette tendance destructrice peut s’exprimer consciemment sous une forme négative.

La suite au prochain numéro

1 – S. Freud, Psychopathologie de la vie quotidienne (trad. S. Jankélévitch), 1901, édition de 1923, petite bibliothèque Payot, 11, Paris, 1967

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Un cas freudien d’acte destructeur manqué, Le suicide inconscient, S. Freud, 5

Dans son chapitre 8 de la Psychopathologie de la vie quotidienne 1, Freud aborde enfin « le seul » cas d’acte manqué destructeur provenant de son expérience personnelle, page 205.

Une jeune femme tombe de voiture et se casse la jambe. Elle étonne tout le monde par son « calme » et son « indifférence » à la douleur, alors qu’elle se voit contrainte à un alitement de plusieurs semaines. Cet accident a préludé à la névrose et une psychanalyse réussie.

Son calme et son indifférence ne laissaient-ils pas suspecter des intentions inconscientes à l’accident ?

Avant l’accident, la jeune femme se trouvait avec son mari jaloux chez l’une des ses sœurs avec ses autres sœurs et leurs maris. Un soir, elle offre de danser le cancan en « véritable virtuose ». Mécontent, son mari lui chuchote qu’elle se conduit comme « une fille ». Après une nuit agitée, la jeune femme prend les chevaux et s’oppose à ce que sa sœur prenne son bébé dans la voiture. Très angoissée, elle saute de la voiture au moment où ses chevaux refusent de se laisser maîtriser. Elle se casse une jambe. Cet accident parait « arrangé d’avance » et se produit « à propos », « comme s’il s’était agit d’une punition pour une faute commise » : pendant de longues semaines, elle ne pourra pas danser le cancan…

Il s’agit d’une « auto-mutilation » qui ne visait pas la destruction complète du sujet, son suicide, certes. Mais, son acte trouve le moyen de détourner le refoulement pour produire la punition. Malheureusement, Freud n’en dit pas beaucoup plus…

La réelle intention inconsciente n’est pas si claire dans cet exemple. Mais, il illustre bel et bien la séparation entre la tendance consciente à exécuter un acte destructeur et une intention inconsciente distincte qui permettrait d’expliquer le calme et le sang-froid qui succèdent à l’accident.

Cet exemple ajoute un petit plus. La cause déclenchante parait se rapporter à un enjeu sexuel en réponse à la récrimination de l’autre.

Il est désormais clair que la calme et l’indifférence aux conséquences de l’acte manqué est le critère essentiel pouvant mener à découvrir une intention inconsciente destructrice. Avec ce cas, Freud attire notre attention sur la possibilité d’une maladresse dont les effets sont destructeurs. Si l’acte parait plus bizarre, absurde, que maladroit, il n’est pas pour autant un acte symptomatique au sens freudien. Freud ne discutera la valeur symptomatique de certaines maladresses qu’à la fin de l’article.

La suite au prochain numéro

1 – S. Freud, Psychopathologie de la vie quotidienne (trad. S. Jankélévitch), 1901, édition de 1923, petite bibliothèque Payot, 11, Paris, 1967

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Actes destructeurs symptômes

Freud entretient des soupçons sur la question génétique du suicide….

Le suicide est-il génétique ?

Pouvons-nous le recevoir en héritage de nos parents ?

Est-il possible de le transmettre à nos enfants ?

Freud s’est montré assez radical quand à cette hérédité des névroses. Il estime que la névrose peut en effet se « transmettre ». Mais, pas par les gènes !

Par identification !

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Le suicide dans les textes de Freud

Voici les principales références de Freud au suicide dans ses textes. Je compte compléter cette page au fur et à mesure. Certains de ces textes font l’objet d’un commentaire dans ce blog.

Vous pouvez m’envoyer un mail si vous souhaitez me recommander une référence

Freud S., « Manuscrit N » (31 mai 1897), Naissance de la psychanalyse, 1956

« Les pulsions hostiles à l’endroit des parents (désir de leur mort) sont également partie intégrante des névroses. Elles viennent consciemment au jour sous la forme d’idées obsessionnelles. Dans la paranoïa, les délires de persécution les plus graves (méfiance pathologique à l’égard des chefs, des monarques) émanent de ces pulsions. Elles se trouvent refoulées dans les périodes où les sentiments de pitié pour les parents l’emportent – au moment de leurs maladies, de leur mort. Dans le deuils, les sentiments de remords se manifestent, alors on se reproche leur mort (c’est ce que l’on décrit sous le nom de mélancolies) ou bien l’on se punit soi-même sur le mode hystérique, en étant malades comme eux (idée de rachat). L’identification n’est alors, comme on voit, qu’un mode de penser et ne nous délie pas de l’obligation de rechercher les motifs », p. 183.

« Le mécanisme de la création poétique est le même que celui des fantasmes hystériques. Goethe prête à Werther quelque chose de vécu : son propre amour pour Lotte Kästner et, en même temps, quelque chose dont il a entendu parler : le sort du Jérusalem qui se suicida. Goethe jour probablement avec l’idée de suicide et y trouve un point de contact qui lui permet de s’identifier à Jérusalem. Il prêt à celui-ci des motifs tirés de sa propre histoire d’amour. C’est un moyen de ce fantasme qu’il se prémunit contre les conséquences de sa propre histoire », p. 184

Les premiers psychanalystes, Minutes de la Société psychanalytique de Vienne, trad. N. Bakman, Gallimard, Paris, 1976, I, 1908-1910, séance du 13 02 1907, p. 136

« Le suicide est l’apogée de l’auto-érotisme négatif »

Les premiers psychanalystes, Minutes de la Société psychanalytique de Vienne, trad. N. Bakman, Gallimard, Paris, 1978, II, séance du 24 03 1909, p. 180-181

« La différence dans la forme de suicide choisie par les deux sexes illustre que le symbolisme s’étend jusqu’à la mort. Le choix des moyens du suicide révèle le symbolisme sexuel le plus primitif, que nous connaissons depuis longtemps. Un homme se tue avec un revolver, c’est-à-dire qu’il joue avec son pénis, ou bien il se pend, c’est-à-dire qu’il devient quelque chose qui pend de toute sa longueur, un « pénis » (« pendere ») ».

Les premiers psychanalystes, Minutes de la Société psychanalytique de Vienne, trad. N. Bakman, Gallimard, Paris, 1976, II, p. 481-482

« Le suicide ne serait pas tant une conséquence qu’un substitut de la psychose, bien que les deux formes puisse bien entendu se combiner à un degré quelconque »

(…) « On a l’impression que, dans beaucoup de cas, c’est la peur de l’inceste qui mène les enfants au suicide »

(…) « Pour l’instant, nous pouvons accepter sans hésiter la thèse (…) selon laquelle, dans le suicide, la pulsion de vie est vaincue par la libido (dans ce texte, Freud oppose la pulsion du moi et les pulsions sexuelles».

(…) « Il serait intéressant d’établir si le désespoir d’être jamais aimé est effectivement chaque fois la condition du suicide (des écoliers) ; la formule a quelque chose de séduisant »

Sigmund Freud – Ludwig Binswanger : correspondance, 1908-1938, trad. R. Menahem et M. Strauss, Calmann-Lévy, Paris, 1995, 02 05 1909 p. 74, ou 1970 p. 283

Les remarques de Freud sont les même que dans la séance des Minutes de la Société Psychanalytique de Vienne, séance du 24 03 1909.

Freud S., Psychopathologie de la vie quotidienne, 1901, édition de 1923, trad. S. Jankélévitch, PBP, Payot, 1990, p. 207-214

Le suicide et le désir de suicide sous ses formes « inconscientes ». Dans cet ouvrage, le suicide est vu comme un acte manqué. Le suicide peut-il accéder au statut d’un symptôme ?

Freud S., Totem et tabou, trad. S. Jankélévitch, PBP, Payot, 1992, 1912-1913, p. 230 ou 307 selon l’édition

“D’après la loi du talion, qui est profondément enracinée dans la sensibilité humaine, un meurtre ne peut être expié que par le sacrifice d’une autre vie ; le sacrifice de soi renvoie à un crime de sang ».

Note 2 : « Les impulsions suicidaires de nos névrosés se révèlent régulièrement être des autopunitions pour des désirs de mort dirigés contre autrui ».

Freud S., « Considérations actuelles sur la guerre et sur la mort » (1915), Essais de psychanalyse, petite bibliothèque Payot, 15, Paris, Payot, 1981, (Article en ligne). Commentaire de cet article.

« Notre propre mort ne nous est pas représentable et aussi souvent que nous tentons de nous la représenter nous pouvons remarquer qu’en réalité nous continuons à être là en tant que spectateur. C’est pourquoi dans l’école psychanalytique on a pu oser cette déclaration : personne, au fond, ne croit à sa propre mort ou, ce qui revient au même : dans l’inconscient, chacun de nous est persuadé de son immortalité ».

« Ne devons-nous pas convenir qu’avec notre attitude de civilisé à l’égard de la mort nous avons, une fois encore, vécu psychologiquement au-dessus de nos moyens et ne devons-nous pas faire demi-tour et confesser la vérité ? Ne vaudrait-il pas mieux faire à la mort, dans la réalité et dans nos pensées, la place qui lui revient et laisser un peu plus se manifester notre attitude inconsciente à l’égard de la mort, que nous avons jusqu’à présent si soigneusement réprimée. (…) cela présente l’avantage de mieux tenir compte de la vraisemblance et de nous rendre la vie de nouveau plus supportable. Supporter la vie reste bien le premier devoir de tous les vivants. L’illusion perd toute valeur quand elle nous en empêche. (…) Si tu veux supporter la vie, organise-toi pour la mort ».

Freud, « Deuil et mélancolie », Métapsychologie, Gallimard, Paris, 1991, p. 160-161

« Ainsi, l’investissement d’amour du mélancolique pour son objet a connu un double destin ; il a, pour une part, régressé à l’identification mais, pour une autre part, sous l’influence du conflit d’ambivalence, il a été reporté au stade du sadisme, qui en est plus proche. Nous avons reconnu, comme état originaire d’où provient la vie pulsionnelle, un si prodigieux amour de soi de la part du moi, nous voyons se libérer, dans l’angoisse qui survient quand la vie est menacée, un montant si gigantesque de libido narcissique, que nous ne saisissons pas comment ce moi peut consentir à son auto-destruction (…) il n’est pas de névrosé, éprouvant des intentions suicidaires qui n’en ait fait retour sur soi à partir d’une impulsion meurtrière contre d’autre (…) L’analyse de la mélancolie nous enseigne que le moi ne peut se tuer que lorsqu’il peut, de par le retour de l’investissement d’objet, se traiter lui-même comme un objet, lorsqu’il lui est loisible de diriger contre soi l’hostilité qui concerne un objet (…) Ainsi, dans la régression à partir du choix d’objet narcissique, l’objet a certes été supprimé, mais il s’est pourtant avéré plus puissant que le moi lui-même. Dans les deux situations opposées, celle de l’état amoureux le plus extrême et celle du suicide, le moi, bien que par des voies tout à fait distinctes, est terrassé par l’objet ».

Freud S., « Sur la psychogenèse d’un cas d’homosexualité féminine », Névrose, psychose et perversion, PUF, Paris, 1974, p. 261

« Peut-être personne ne trouve l’énergie psychique pour se tuer si premièrement il ne tue pas du même coup un objet avec lequel il s’est identifié, et deuxièmement ne retourne par là contre lui-même un désir de mort qui était dirigé contre une autre personne ».

Note 2 : « Ces interprétations du mode de suicide par des accomplissements de désirs sexuels sont depuis longtemps familières à tous les analystes (s’empoisonner = devenir enceinte ; se noyer = enfanter ; se précipiter d’une hauteur = accoucher) ».

Déterminisme symbolique des actes manqués par méprise, Le suicide inconscient, S. Freud, 2

Dans son chapitre 8 de la Psychopathologie de la vie quotidienne 1, Freud commence par distinguer clairement entre les actes suicidaires conscients et les actes inconscients. Parmi les actes suicidaires inconscients (des actes qui surviennent comme par erreur), il oppose les actes suicidaires par méprise (l’effet de l’acte paraît manqué) et les actes suicidaires symptomatiques (l’action tout entière apparaît absurde et semble ne répondre à aucun but). Ces trois catégories d’actes suicidaires ont tous un but, même si ce but n’est pas conscient, ni facilement déchiffrable.
Freud commence par exposer des cas d’actes manqués par méprise. C’est une longue énumération.
a – Sortir sa clé devant la porte du domicile d’un autre, expression du désir de se sentir chez l’autre comme chez soi.
b- Se tromper d’étage lors d’une visite chez un patient, expression du désir de vouloir « aller trop loin ».
c- Prendre un objet pour un autre (prendre un marteau à reflexes au lieu du diapason).
Freud se pose la question : « quel est donc celui qui s’est le dernier saisi du diapason ? ». C’était un enfant idiot. Or, un marteau, Hammer, est un mot qui consonne avec âne,chamer en hébreu.
Puis, Freud se demande quelle est la signification de cette injure. Elle lui rappelle une erreur idiote antérieure (une erreur de diagnostic pour un patient). La méprise signifie donc : « tu es un âne ». « La voie de la critique à l’égard de soi-même » s’est exprimée « par la méprise », page 191. « La méprise actuelle en représente une autre ». L’acte sert dans ce cas de pont et de lien entre 2 signifiants représentant 2 erreurs de Freud. Le lien établi par ce pont est un lien signifiant et métonymique. L’erreur de l’acte manqué métonymise la première erreur.
Erreur 1 (se tromper pour un patient) – méprise de l’acte – erreur 2 (se tromper d’objet)
L’erreur 2 représente une critique après coup de l’erreur 1
d- la méprise « peut être utilisée par une foule d’autres intentions obscures ». Par exemple, pour casser un objet. Finalement, Freud considère ces méprises « très conformes au but » (inconscients), page 192.
La violence et la certitude de ces mouvements maladroits conformes au but (inconsient), s’apparente à la fausse maladresse/exactitude des mouvements de l’hystérie.
La méprise « sert » des « intentions inavouées ». Elle accomplit une sorte de «  sacrifice » se mêlant à un « hommage galant ». L’objet de la seconde méprise, une petite statue de marbre de Vénus, représente l’objet de la première erreur, «  une proche parente » dont l’état de santé s’est amélioré. A ce point, Freud corrige un peu le tir. L’objet de la méprise vaut pour un objet du désir.
Freud reprend aussi l’exemple de Lou Andreas-Salomé qui arrête de laisser le lait déborder de la casserole quand elle perd son chien. Il s’agit donc d’un objet perdu.
A l’inverse, « le sacrifice » de la méprise peut-être dicté par le désir de détourner un malheur au lieu de la reconnaissance envers le sort (épargner une amitié).
«  La destruction de l’objet » peut aussi servir à exprimer son «  exécution masquée » (casser l’objet plutôt que de casser la jambe de son fils), page 194.
« Le calme et l’impassibilité avec lesquels on accepte dans tous ces cas le dommage subi indiquent bien qu’on a été guidé par une intention inconsciente dans l’exécution des actes ayant abouti à la destruction des objets », page 194. Ces actes manqués sont « insignifiants », page 195. Ils présentent un « déterminisme symbolique » en symbolisant l’objet initial, page 196.
Résumons.
Ces actes par erreur, ces méprises, sont des actes violents, certains, exacts dans la réalisation de leur but, ils entraînent calme et impassibilité, signent une intention inconsciente et valent pour un autre objet que celui sur lequel porte l’erreur. Leur déterminisme est symbolique de l’objet initial. Ils signifient la destruction, le sacrifice ou l’exécution du premier objet qui peut être perdu.
Objet 1 – méprise de l’acte – objet 2
e- Freud aborde alors sa première observation concernant indirectement un suicide (plus précisément : le désir du suicide d’une femme par amour pour l’auteur de l’acte manqué). Cette observation lui provient d’un collègue, ML Jekels et a fait l’objet d’une publication dans le journal international de psychanalyse en 1913.
Je vais m’en tenir là. L’exposé détaillé de l’article de Jekels fera l’objet du prochain billet.
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1 – S. Freud, Psychopathologie de la vie quotidienne (trad. S. Jankélévitch), 1901, édition de 1923, petite bibliothèque Payot, 11, Paris, 1967

Articles précédents : « le suicide inconscient » pour Freud

Le suicide inconscient

Déterminisme symbolique des actes manqués par méprise

Le dédoublement de l’acte

L’étonnant sang-froid en présence de prétendus accidents

Un cas freudien d’acte destructeur manqué

Le suicide mi-intentionnel est-il un suicide inconscient pour Freud ?

Une formation de compromis

La multiplication des causes

Actes destructeurs visant inconsciemment la vie de tierces personnes

Actes destructeurs symptômes

Le suicide inconscient, S. Freud

Dans son chapitre 8 de la Psychopathologie de la vie quotidienne 1, Freud étudie la possibilité d’une erreur dans les actes après avoir examiné les erreurs dans l’emploi du langage. Il distingue les actions symptomatiques et les méprises, selon que l’effet de l’acte parait absurde ou manqué. Après l’examen d’une série de cas, Freud montre finalement que peu importe l’effet de l’acte. Sa compréhension ne dépend pas de sa fonction, ni de sa signification quand au but. Le but n’est pas le référent qui permette d’en préciser la causalité. Il est nécessaire de prendre en compte les motifs inconscients de l’acte qui paraissent multiples.

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Actes destructeurs symptômes, Le suicide inconscient, S. Freud, 10

Au cours de son chapitre 8 de la Psychopathologie de la vie quotidienne 1, Freud est donc parti des actes manqué comme exemple d’actes destructeurs éventuellement inconscients.
Les significations de ces actes peuvent être multiples et doivent donc être interprétées selon chaque cas particulier (sacrifice, punition, désir réprimé, etc…). Freud envisage maintenant de préciser la nature de l’acte destructeur sous l’angle du symptôme après avoir discuté de la valeur de compromis des actes manqués destructeurs.
Il aborde pour cela l’exemple suivant en partant d’une situation de « conflit » personnel, page 214. Ce n’est pas un cas de suicide et nous verrons à la fin de ce post quelles en sont les raisons.
Freud a « entrepris un jour de rétablir la vie conjugale d’un homme très intelligent, dont les malentendus avec sa femme qui l’aimait tendrement, auraient sans doute pu reposer sur des raisons réelles, mais ne suffisaient pas à les expliquer suffisamment. Il était sans cesse préoccupé par l’idée du divorce, sans pouvoir s’y décider définitivement, à cause de ses deux enfants en bas âge qu’il adorait. Et pourtant, il revenait constamment à ce projet, sans chercher un moyen de rendre la situation supportable ».
Le « conflit » évoqué est donc intra-psychique. Cet homme est partagé, divisé, entre l’idée obsédante de divorcer d’une part, et son amour pour les personnes dont il envisage de se séparer d’autre part. Pour Freud, ce conflit témoigne d’un symptôme. Il suppose des motifs inconscients et refoulés, il est possible d’y mettre fin par une psychanalyse.
Un jour, cet homme est effrayé par un accident. « Il jouait avec l’aîné des enfants, celui qu’il aimait le plus, en le soulevant et en le baissant alternativement ; à un moment donné, il le souleva si haut, juste au-dessous d’un lustre à gaz, que la tête de l’enfant vint presque se cogner contre ce dernier. Presque, mais pas tout à fait… », page 214.
C’est donc un acte manqué. Ses effets auraient été destructeurs à l’égard d’un tiers, son fils.
La peur de cet homme lui donna le vertige et l’immobilisa par la terreur. « L’adresse particulière de ce mouvement imprudent, la violence de la réaction que celui-ci a provoquée » évoque une mauvaise intention à l’égard de l’enfant. Freud parvient à « supprimer » l’opposition entre la tendresse du père pour son enfant et l’idée d’une mauvaise intention à son égard, « en faisant remonter l’impulsion malfaisante à une époque où l’enfant était unique et tellement petit qu’il ne pouvait encore inspirer aucune au père tendresse ».
Ce qui permit à Freud de supposer que « cet homme, peu satisfait de cette femme, pouvait à cette époque-là avoir l’idée de concevoir le projet suivant : « si ce petit être, qui ne m’intéresse en aucune façon, venait à mourir, je deviendrai libre et pourrai me séparer de ma femme ». Son désir inconscient s’était fixé à l’époque où l’un de ses petits frères est mort, « mort que la mère attribuait à la négligence du père et qui avait donné lieu à des explications orageuses entre les époux, avec menace de séparation ». Le traitement est couronné de succès.
L’acte symptomatique permet de révéler, au premier plan, une intention malveillante à l’égard d’un tiers actuel à l’acte et, au deuxième plan, un désir malveillant inconscient fixé (à une époque antérieure). Les deux situations, à des époques différentes, sont reliées par une identification du sujet au père. L’acte est symptomatique dans la mesure où il porte la maladresse à une puissance seconde. Non seulement, il exprime un conflit actuel entre une intention et sa répression mais en plus, il se double d’une intention inconsciente ancienne. Il s’agit là du minimum exigible pour pouvoir affirmer l’existence d’un symptôme.
Freud n’a pas la possibilité d’exposer un exemple de suicide  » mi-intentionnel  » dont l’analyse puisse démontrer clairement qu’il s’agit d’un symptôme tel qu’il le conçoit. Ce détour par l’exemple de l’homme qui veut divorcer, un acte manqué destructeur vis-à-vis d’un tiers, lui permet d’évoquer subtilement quels sont les éléments exigibles pour démontrer l’existence d’un éventuel suicide symptôme.
S’il a été facile à Freud de nous exposer des actes manqués à valeur de suicide via ses effets, il reste encore à faire la preuve d’un suicide symptôme. Ce chapitre huit est donc une sorte de programme, une feuille de route dans laquelle Freud précise ses instructions et la voie à suivre pour ce faire.
Après tout, il est très réconfortant d’apprendre par Freud, qu’il reste encore du travail à abattre ! Je pense que l’étude de ce chapitre 8 est un prémice des futurs développement de Freud (dans Deuil et mélancoliePour introduire le narcissisme, etc…) : la répétition et la jouissance indiscible présente dans le symptôme. Le tout conduisant Freud à renverser les causes et les effets: l’angoisse est la source du refoulement et non le contraire. C’est une piste à suivre pour une lecture de ses textes.

Fin du commentaire !

Merci pour votre patience….


1 – S. Freud, Psychopathologie de la vie quotidienne (trad. S. Jankélévitch), 1901, édition de 1923, petite bibliothèque Payot, 11, Paris, 1967

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