Lors du suicide, le sens le plus élevé de l’amour se perd déjà !

Dans « le manuscrit N. 1 », rédigé en 1897, Freud évoque le désir de mort de l’enfant à l’égard de ses parents. C’est un texte précoce dont l’intérêt est pourtant grand dans la mesure où y sont exposé des idées dont on retrouvera les traces ultérieurement dans les textes freudiens.

Freud évoque Goethe : « le mécanisme de la création poétique est le même que celui des fantasmes hystériques. Goethe prête à Werther quelque chose de vécu : son propre amour pour Lotte Kästner et, en même temps, quelque chose dont il a entendu parler : le sort du jeune Jérusalem qui se suicida ». Donc, un élément composite qui allie un fait personnel et un fait réel dont Goethe a eu connaissance du côté du jeune Jérusalem.

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Ce qui manque au champ de l'Autre……

Etudier un roman 1 est une excellente façon d’étudier le suicide quand on voit comment Lacan a su tirer avantage de Hamlet dans « Le désir et son interprétation 2 ». Déjà, dans ce séminaire, Lacan élabore le suicide comme un « suprême effort de don » du phallus à l’idole, le grand Autre qui a ce dont le sujet manque. Pour Hamlet en l’occurrence, c’est un suprême effort de don à sa mère.

Nikita Khrouchtchev, « le congrès secret » du 25 02 1956

Car, la scène finale dans laquelle Hamlet meurt à l’issue d’un duel contre Claudius, est une sorte de gigantesque passage à l’acte suicidaire. Après avoir très longtemps hésité. Et, comme le souligne Lacan, alors que Hamlet a déjà eu l’occasion rêvée de tuer Claudius, il est longtemps resté inhibé quand à l’acte.

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Personne ne croit à sa propre mort, Freud

A lire la conclusion freudienne de 1915, « Si tu veux supporter la vie, organise-toi pour la mort !», nous pourrions penser que Freud encourage au suicide.
Il n’en est rien. Freud a des certitudes sur la mort, certes. Mais son pessimiste plaidoyer exclut la possibilité même du suicide. Nous sommes en pleine première guerre mondiale. Continuer la lecture de « Personne ne croit à sa propre mort, Freud »

Douter ou croire ?


The sunset limited est un film réalisé pare Tommy Lee Jones qui reprend la pièce de Cormac Mc Carthy (2006). C’est un dialogue serré entre un ex-taulard croyant et un professeur suicidaire. Le croyant ne parvient pas à convaincre le sceptique de la nécessité de vivre. C’est à peine si le croyant n’en perd pas sa foi.
Le film est visible en cliquant sur ce lien.

Un aperçu des modalités "caractéristiques" du suicide des hommes et des femmes

Ludwig Binswanger était d’abord psychiatre à la clinique du Burghozli dirigée par Eugen Bleuler. Après sa rencontre avec Freud, il échange avec lui une correspondance assez volumineuse. Il crée ensuite la Daseinanalyse qui inspire la phénoménologie.
Dans l’une de ses lettres [1], Freud évoque d’abord le cas d’une patiente de Binswanger, Mlle Faure (le cas serait publié ( ?) dans Essai d’analyse d’une hystérie, 1909).
Mlle Faure a le fantasme d’une grossesse. Inconsciemment, elle considère que la grossesse est un empoisonnement. Sa peur de l’infection recouvre son envie d’avoir un enfant.  Continuer la lecture de « Un aperçu des modalités "caractéristiques" du suicide des hommes et des femmes »

Les modalités sexuées du suicide selon Freud

Voici une lettre de Sigmund Freud adressée à Binswanger, publiée dans la correspondance (Sigmund Freud – Ludwig Binswanger : correspondance, 1908-1938, trad. R. Menahem et M. Strauss, Calmann-Lévy, Paris, 1995).

Cette lettre est précieuse pour poursuivre la réflexion à propos du suicide. En particulier, le commentaire centré sur la différence des sexes qui pourrait faire croire qu’il existe un suicide d’homme et un suicide de femme. Continuer la lecture de « Les modalités sexuées du suicide selon Freud »

L’étonnant sang-froid en présence de prétendus accidents, le suicide inconscient, 4

Dans son chapitre 8 de la Psychopathologie de la vie quotidienne 1, Freud s’appuie sur des exemples cliniques pour étayer la thèse que les actes manqués relèvent d’intentions inconscientes sexuelles et multiples. Il en arrive alors à considérer les effets de ces actes manqué qui pour la plupart paraissent anodins pour leur auteur.
Peu-il arriver que ces actes manqué aient des effets graves ? Continuer la lecture de « L’étonnant sang-froid en présence de prétendus accidents, le suicide inconscient, 4 »

Le dédoublement de l’acte, Le suicide inconscient, S. Freud, 3

Dans son chapitre 8 de la Psychopathologie de la vie quotidienne 1, Freud étudie les actes maladroits. Il a commencé par distinguer les actes par méprise, des actes symptomatiques. En précisant les actes par méprise, il en est venu à souligner leur « déterminisme symbolique ». L’acte manqué représente un objet. Il traduit une intention inconsciente à l’égard de cet objet initial que le deuxième objet sur lequel porte l’acte vient représenter à son tour.
Freud en vient alors à évoquer l’observation de MJ Jekels publiée en 1913 dans le journal international de psychanalyse, p.195 à 197. Continuer la lecture de « Le dédoublement de l’acte, Le suicide inconscient, S. Freud, 3 »

Le "trouble fête" de l'amour déclenche le suicide

Mis à part le cas de la jeune homosexuelle, Freud a aussi analysé le cas du suicide de Nathanaël raconté par E. T. W. Hoffman dans le conte passionnant de L’homme au sable, dont j’ai fait un premier commentaire.
Cette analyse de Freud me parait très importante pour la compréhension du suicide par la psychanalyse.
Je souhaite y revenir en détail. Car Freud évoque la « compulsion de répétition » qui a quelque importance dans le suicide. Mon commentaire est une deuxième étape qui ne sera sans doute pas la dernière. Veuillez m’en excuser l’aridité et la sécheresse.
Dans le conte d’Hoffman, l’angoisse serait liée au doute sur la vie d’une poupée. Est-ce que la poupée Olimpia est vivante ? Sinon, un robot peut-il devenir humain ? L’angoisse serait-elle comme une peur du robot. Continuer la lecture de « Le "trouble fête" de l'amour déclenche le suicide »

Un suicide à retardement : le Nathanaël de Freud

Nathanaël rencontre l’homme au sable à trois reprises. A chaque fois, il en est effrayé. A la troisième, il se jette du haut d’une tour et se fracasse le crâne.

Pourquoi Nathanaël ne se suicide-t-il qu’à la troisième rencontre ? Et pas à la première ou à la deuxième ?

Le suicide de Nathanaël n’est pas souvent cité par les psychanalystes. Le commentaire de Freud est pourtant aussi célèbre que son « Deuil et mélancolie ». Qui n’a pas entendu parler d’inquiétante étrangeté ?

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