Félix Vallotton a écrit le roman de Jacques Verdier, « La vie meurtrière ». Le héro finit par mettre fin à ses jours. Sans omettre une confidence: dans son enfance, il était celui qui aurait poussé son camarade dans la rivière.
Or, ce thème de la noyade fait partie des scènes que le peintre a figuré à plusieurs reprises…. Continuer la lecture de « La vie meurtrière, Félix Vallotton »
Personne ne croit à sa propre mort, Freud
A lire la conclusion freudienne de 1915, « Si tu veux supporter la vie, organise-toi pour la mort !», nous pourrions penser que Freud encourage au suicide.
Il n’en est rien. Freud a des certitudes sur la mort, certes. Mais son pessimiste plaidoyer exclut la possibilité même du suicide. Nous sommes en pleine première guerre mondiale. Continuer la lecture de « Personne ne croit à sa propre mort, Freud »
Mais, qu'est-ce qu'ils veulent de plus ? J. Ellul
Jacques Ellul sur la technique
Personne n’échappe à la technique. Tous la servent, tous en profitent et tous en subissent les effets néfastes. Ce monde technique est celui de l’insignifiance où tout est équivalent à tout. Celui de la puissance aussi car, quand on peut tout faire, rien n’a plus de sens.
« Je ne pense pas non plus, qu’une conduite suicidaire soit une façon effective de mettre en question la société moderne. Je sais, bien, c’est ça qui me paraît tragique dans l’appel désespéré des jeunes qui se droguent. Parce que c’est un appel désespéré, se droguer. Continuer la lecture de « Mais, qu'est-ce qu'ils veulent de plus ? J. Ellul »
Le « mot » de la fin !
Au fil de nos commentaires, nous avons pu préciser plusieurs choses à propos de l’Ophélie de la tragédie de Shakespeare. Les diverses qualités qui nous la présentent. Les fonctions qu’elle peut assumer dans ses relations avec les autres personnages de la pièce. Les effets que cela a dans le déroulement de cette pièce et en particulier pour Hamlet. Je considère que les qualités de la présentation, les fonctions assumées dans les relations et les effets de ces fonctions, sont trois modalités du sujet Ophélie dans cette pièces, trois modes de son être.
Les doigts de l'homme mort, Ophélie se suicide (11)
L’Ophélie de Shakespeare va se noyer sous les « feuilles blanches » d’un saule « dans le miroir de l’eau ». Non sans avoir distribué des fleurs auparavant, en guise d’adieu à son entourage. Ophélie, par le seul geste de choisir et de distribuer ces fleurs, les assemble en « ingénieuses guirlandes (1) » (« fantastic garlandes »). Il s’agit d’une tresse de mots. Puisque ces fleurs sont des signifiants énigmatiques.
Au sujet des « tresses », il y a un rapprochement distrayant à faire avec Freud. Une théorie en ethnologie veut que les femmes aient inventé le textile pour cacher leur sexe. Freud suppose que les femmes ont d’abord tressé leurs poils pubiens, avant de les détacher pour en faire des pagnes (2). De là, par extension, les tresses désignent la castration par extension. L’objet détaché est le résultat de cette opération symbolique. Comme les phallus et les serpents dont la Gorgone ou les sirènes se parent. De fait, Ophélie figure un tel personnage. Elle est celle qui nous met la castration sous le nez ! Continuer la lecture de « Les doigts de l'homme mort, Ophélie se suicide (11) »
Le saule, Ophélie se suicide (12)
Le suicide d’Ophélie dans Hamlet, la pièce de Shakespeare, nécessite de nombreux commentaires avant de pouvoir en saisir l’enjeu. Avant de conclure, je compte évoquer deux points supplémentaires : le statut du saule sous lequel Ophélie se rend pour se suicider et la question de l’être pour Hamlet. Ensuite, il me sera possible de ramasser les éléments parcourus pour tenter une construction de ce suicide. Éventuellement, en montrer « la structure ». Ce que Lacan pense envisageable : « Si nous essayons de porter ceci à propos de chaque cas, si nous faisons dans chaque cas un effort d’interrogation, nous retrouverons là ce que je prétends avancer comme une structure 1 ». Continuer la lecture de « Le saule, Ophélie se suicide (12) »
Porter son souci, le suicide d'Ophélie (10)
Shakespeare décrit en détail le suicide d’Ophélie dans Hamlet. Et plus j’avance dans ce commentaire, plus je réalise à quel point sa description est précise et complète. Elle apparaît comme un enchaînement d’événements, articulés les uns aux autres. Une articulation logique qui peut nous laisser espérer discerner la structure d’un tel acte.
Déchue de l’amour d’Hamlet, elle est contrainte de lui rendre ses lettres. Son père Polonius décédé, elle devient folle. Dans un tourbillon de déclamations, ses déclarations sont autant de lettres d’adieu à ceux qu’elle a connue, Ophélie se rend sous un saule puis, se noie. Continuer la lecture de « Porter son souci, le suicide d'Ophélie (10) »
Je ne veux pas partir d'ici !
« Officiellement, la catastrophe nucléaire n’aurait entraîné aucun décès, rapportait en mars 2013 le quotidien japonais. Mais c’était sans compter les suicides provoqués par le désespoir.Le 12 avril 2011, un mois après l’accident nucléaire de Fukushima, le printemps a déjà fait son apparition à Iitate, un village situé à 40 kilomètres de la centrale. Continuer la lecture de « Je ne veux pas partir d'ici ! »
Ophélie et le nom du père, le suicide d'Ophélie (9)
Il s’agit encore de passer beaucoup de temps à baliser les étapes qui introduisent le suicide d’Ophélie dans Hamlet, la pièce de Shakespeare. Et pour cela, progressons pas à pas. Avant d’aborder le suicide d’Ophélie en lui-même par la forme et le contenu de la folie qui le précède, je pense qu’il n’est pas inutile d’évoquer rapidement son frère Laërte.
Comme tel, il partage ses intérêts patrimoniaux selon les règles de l’époque en ce domaine. Nous allons voir que l’enjeu ne se laisse pas enfermer dans la seule cage de son « fidèle amour ». Laërte et Ophélie ont tous les deux perdu leur père à plus d’un titre. Ce que Lacan a souligné. Ils sont les vis-à-vis d’Hamlet qui, pour d’autres causes, se trouve dans un contexte de perte analogue.
Laërte et Ophélie se disent les enfants de Polonius. Mais, cette désignation est-elle vraie ? Continuer la lecture de « Ophélie et le nom du père, le suicide d'Ophélie (9) »
Il a voulu créer "l'exemple le plus détaillé de l'histoire, d'une lettre d'adieu…"
Martin Manley, journaliste sportif, spécialiste de basket, a préparé minutieusement le site internet qu’il laisserait après son suicide. Il a prépayé Yahoo pour cinq d’hébergement et échafaudé un site détaillé, « le plus détaillé de l’histoire » selon ses dires.
Pourquoi ?
Pour que « l’on se souvienne de lui pendant des années ».
Lire cet article de Will Oremus du 17 08 2013, sur Slate