Regardez les séquences de répétition de Mme Butterfly au moment de son suicide (avec Roberto Alagna, Histoire d’opéras, Madame Butterly, Sttatsoper de Munich (2012), documentaire diffusé sur Arte le 01 12 2013).
On voit l’une de ses collègues attendre son cri, puis son voisin lui faire un signe : c’est bon ! C’était bien ! Bravo mon gars ! Un moment hilarant alors qu’il s’agit d’un suicide tragique.
Cette éventuelle dimension comique de l’opéra a totalement échappé à nos amis psychiatres australiens (cités dans l’éditorial Victor Tribot Laspière sur France musique). Il n’y a donc pas trop à s’inquiéter à propos de l’opéra et ses très hypothétiques et vagues vertus suicidaires ! A moins de ne pas saisir la différence entre une action et une représentation. Entre les deux, un gouffre.
C’est que nous sommes dans l’entre-deux de la mort commenté par Lacan dans son séminaire sur l’angoisse à propos de Antigone. Soit, dans le réel d’une situation qui n’a pas encore pris sa signification, entre-deux signifiants, l’acte et ce qu’il va se produire ensuite.
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– Histoire d’opéras, Madame Butterfly : http://www.arte.tv/guide/fr/046615-001/histoires-d-operas
– Victor Tribot Laspière, « L’opéra qui incite au suicide ?« , France musique, 09 janvier 2014 : http://www.francemusique.fr/actu-musicale/l-opera-un-art-qui-incite-au-suicide-16738