Mourez, disaient-elles ! L’écriture de Raymond Roussel

Pierre Henri Castel classe Raymond Roussel dans la catégorie des « fous littéraires  1 ». Foucault, Janet et Leiris s’y sont intéressé. Les similitudes avec James Joyce sont frappantes. Lacan y fait allusion dans ses Ecrits. Il aurait essayé de le rencontrer (sans y parvenir ? 2). S’il n’est fou, Roussel est pour le moins une star !

Vu l’intérêt de Lacan pour Joyce, nous pouvons d’ailleurs nous demander pourquoi n’a-t-il n’a pas beaucoup plus parlé de Roussel ? Mais, la lecture de Roussel est difficile. Car il fait un traitement de la lettre qui ne parvient pas toutefois à se constituer en sinthome. Et cet échec le précipite dans le passage à l’acte.

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Le signe d'un suicide, Roland Barthes

L’empire des signes est un livre assez exceptionnel dans lequel Roland Barthes fait état de ses impressions lors d’une visite au Japon. Le livre est dédié à Maurice Pringuet. Barthes commente plusieurs points de la vie sociale des Japonais comme l’écriture, la politesse, le jeu de pachinko, les repas, la cuisine, le théâtre (bunraku), où l’architecture des villes japonaises.

L’idée centrale est que le sujet japonais serait « vide » conformément aux principes du zen et contrairement au sujet oriental qui serait gonflé de sa théologie. Il en découlerait que le sujet japonais quand il parle, ne produit que des signes opposés au baratin existentialiste infatué du soi des occidentaux.

Barthes le montre très bien dans la cuisine japonaise. Celle-ci est faite de la désignation de l’aliment par les baguettes, sa séparation et sa distinction.

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Lecture japonaise du suicide contre aperçu occidental, selon Pringuet

Pringuet, bien que sociologue et historien, s’appuie largement sur les apports de la psychanalyse et en particulier sur l’enseignement de Lacan. Nous avons vu précédemment que Pringuet interprète les fondements culturels de la famille japonaise sous l’angle unique du désir de la mère avec ce que cela entraîne pour la question de la faute et de la responsabilité.

Le prédicat de cette logique serait justement une sorte de forclusion, « l’absence du non du père », comme Pringuet le dit lui-même : « la mère japonaise est si gratifiante, si peu interdite par le non du père qu’un enfant ne pourrait contrôler sa jalousie à l’égard d’un petit frère venu la lui ravir, si l’on ne prenait grand soin d’établir entre eux des différences de hiérarchie et d’expliquer à l’aîné la supériorité qui lui est acquise par son âge et par sa sagesse i».

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Le symptôme suicide japonais, selon Pringuet

Pringuet est orienté vers la recherche d’un sens (qui soit culturel) pour le suicide dans l’histoire du Japon. Il veut dégager les différentes signification du suicide au fil des époques historiques que le Japon a traversées.

Dans une première étape, il a commencé par se démarquer de la science médicale pour en dénoncer la sottise. À l’opposé, le suicide de remontrance (Kanshi), est un acte tout entier inscrit dans l’opinion générale, la rumeur et dont la signification paraît tout particulièrement politique.

Il est évident que Pringuet nuance et qu’il ne se limite pas à schématiser les formes de suicides selon une bipolarité trompeuse. Il ne mentionne la typologie de Baechler que pour en dénoncer l’insuffisance quand elle se trouve appliquée au Japon. Cette classification arbitraire des caractères des suicides par Baechler, n’habille pas toutes les formes que le suicide prend dans l’histoire du Japon. Il lui faut d’autres vêtements.

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Pringuet : le sottisier médical et la bosse du suicide

Pringuet privilégie et revendique la complexité pour la compréhension du suicide. Pour lui, le suicide est « un symptôme dont le sens doit être compris avant d’y remédier ».

Sage précaution !

Notre époque médicale est dans une phase où règnent les neurosciences et le cognitivisme. En matière de suicide, nos vaillants chercheurs en neurosciences ne désespèrent pas de trouver LA zone cérébrale du suicide ou LE gène qui commanderait au suicide. Non exempt d’enjeux commerciaux, l’IRM est une machine qui coûte très cher, les tests de biologie ont aussi un coût non négligeable, cette tendance forte de la médecine est aveuglée par le profit qu’elle pourrait retirer d’une telle découverte.

Et c’est pour cela que l’approche de Pringuet est salubre. Ne pas oublier les leçons de l’histoire de la médecine et de la pensée, nous introduit à la prudence. Et Pringuet de dénoncer le « sottisier médical » en matière de suicidologie.

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Personne ne croit à sa propre mort, Freud

A lire la conclusion freudienne de 1915, « Si tu veux supporter la vie, organise-toi pour la mort !», nous pourrions penser que Freud encourage au suicide.
Il n’en est rien. Freud a des certitudes sur la mort, certes. Mais son pessimiste plaidoyer exclut la possibilité même du suicide. Nous sommes en pleine première guerre mondiale. Continuer la lecture de « Personne ne croit à sa propre mort, Freud »

Mais, qu'est-ce qu'ils veulent de plus ? J. Ellul

Jacques Ellul sur la technique

Personne n’échappe à la technique. Tous la servent, tous en profitent et tous en subissent les effets néfastes. Ce monde technique est celui de l’insignifiance où tout est équivalent à tout. Celui de la puissance aussi car, quand on peut tout faire, rien n’a plus de sens.

« Je ne pense pas non plus, qu’une conduite suicidaire soit une façon effective de mettre en question la société moderne. Je sais, bien, c’est ça qui me paraît tragique dans l’appel désespéré des jeunes qui se droguent. Parce que c’est un appel désespéré, se droguer. Continuer la lecture de « Mais, qu'est-ce qu'ils veulent de plus ? J. Ellul »

Le « mot » de la fin !

Au fil de nos commentaires, nous avons pu préciser plusieurs choses à propos de l’Ophélie de la tragédie de Shakespeare. Les diverses qualités qui nous la présentent. Les fonctions qu’elle peut assumer dans ses relations avec les autres personnages de la pièce. Les effets que cela a dans le déroulement de cette pièce et en particulier pour Hamlet. Je considère que les qualités de la présentation, les fonctions assumées dans les relations et les effets de ces fonctions, sont trois modalités du sujet Ophélie dans cette pièces, trois modes de son être.

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Création de l'observatoire national du suicide

« Il est créé, pour une durée de quatre ans, auprès du ministre chargé de la santé un Observatoire national du suicide, indépendant et pluridisciplinaire, dont les missions sont les suivantes :http://static.lexpress.fr/medias_1531/w_1520,h_855,c_fill,g_north/v1375968431/fichage-identite-archives-nationales_784060.jpg
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Les doigts de l'homme mort, Ophélie se suicide (11)

L’Ophélie de Shakespeare va se noyer sous les « feuilles blanches » d’un saule « dans le miroir de l’eau ». Non sans avoir distribué des fleurs auparavant, en guise d’adieu à son entourage. Ophélie, par le seul geste de choisir et de distribuer ces fleurs, les assemble en « ingénieuses guirlandes (1) » (« fantastic garlandes »). Il s’agit d’une tresse de mots. Puisque ces fleurs sont des signifiants énigmatiques. 0206

Au sujet des « tresses », il y a un rapprochement distrayant à faire avec Freud. Une théorie en ethnologie veut que les femmes aient inventé le textile pour cacher leur sexe. Freud suppose que les femmes ont d’abord tressé leurs poils pubiens, avant de les détacher pour en faire des pagnes (2). De là, par extension, les tresses désignent la castration par extension. L’objet détaché est le résultat de cette opération symbolique. Comme les phallus et les serpents dont la Gorgone ou les sirènes se parent. De fait, Ophélie figure un tel personnage. Elle est celle qui nous met la castration sous le nez !  Continuer la lecture de « Les doigts de l'homme mort, Ophélie se suicide (11) »