Jacques Lacan, version AFI
Leçon du 18 02 175, extrait
« Pour l’obsessionnel pourtant, je le note tout de suite, il y a un symptôme très particulier. Personne, bien sûr !, n’a la moindre appréhension de la mort (sans ça vous ne seriez pas là si tranquilles). Pour l’obsessionnel, la mort est un acte manqué. C’est pas si bête, car la mort n’est abordable que par un acte encore, pour qu’il soit réussi, faut-il que quelqu’un se suicide en sachant que c’est un acte, ce qui n’arrive que très rarement. Encore que ça ait été fort répandu à une certaine époque, à l’époque où la philosophie avait une certaine portée, une portée autre que de soutenir l’édifice social. Il y a quelques personnes qui sont arrivées à se grouper en école d’une façon qui avait des conséquences. Mais il est bien singulier et bien de nature aussi à nous faire suspecter l’authenticité de l’engagement dans les-dites écoles, qu’il y ait pas du tout besoin d’avoir atteint une sagesse quelconque, qu’il suffise d’être un bon obsessionnel pour savoir de source certaine que la mort est un acte manqué ».