Si je résume le propos de Lacan, le passage à l’acte est l’irruption du réel aux limites du discours. C’est un « accident », du latin accidere, survenir, ce qui advient….
Lacan J., D’un discours qui ne serait pas du semblant (1971), le séminaire livre XVIII, Paris, Seuil, 2007, citation
Ce qui est sexuel « ne s’appelle sexualité que par ce qu’on appelle rapport sexuel », p. 30.
« Il est du destin des êtres parlants de se répartir entre hommes et femmes » (…) « ce qui définit l’homme, c’est son rapport à la femme » (…) « Il s’agit de faire-homme » (…) « l’un des corrélats essentiels est faire signe à la fille qu’on l’est. Pour tout dire, nous nous trouvons d’emblée placés dans la dimension du semblant » (…) « Le comportement sexuel humain consiste dans un certain maintien de ce semblant animal. La seule chose qui l’en différencie (de l’animal), c’est que ce semblant soit véhiculé dans un discours, et que c’est à ce niveau de discours, à ce niveau de discours seulement, qu’il est porté vers, permettez-moi, quelque effet qui ne serait pas du semblant. Cela veut dire que, au lieu d’avoir l’exquise courtoisie animale, il arrive aux hommes de violer une femme, ou inversement. Aux limites du discours, en tant qu’il s’efforce de faire tenir le même semblant, il y a de temps en temps du réel. C’est ce qu’on appelle le passage à l’acte » (…) « observez que, dans la plupart des cas, le passage à l’acte est soigneusement évité. Ca n’arrive que par accident. C’est aussi une occasion d’éclairer ce qu’il en est de ce que je différencie depuis longtemps du passage à l’acte, à savoir l’acting out. Ca consiste à faire passer le semblant sur la scène, à le monter à la hauteur de la scène, à en faire exemple. Voilà ce qui dans cet ordre s’appelle l’acting out. On appelle encore ça la passion », p. 32-33.