A la fin du témoignage de Agnès Favre sur le suicide de sa fille, Marie Choquet tire les conclusions de ce texte.
Elle parle de la position des parents qui ont perdu leur enfant. Tous plongés dans une souffrance incommensurable. Et M. Choquet se pose la question cruciale. Que peut faire un psy pour l’un de ces parents ?
Dans certaines conditions il est possible que ce psy « fasse intrusion » dans la vie quotidienne de ceux qui « survivent » (un terme mal choisi). Pour aider ces parents à comprendre. En sachant que la science ne peut « entièrement » expliquer l’acte d’un jeune qui a fait une tentative de suicide.
Il y a des facteurs qui nous induisent en erreur à propos du dépistage du risque suicidaire d’autrui.
1- l’origine sociale, les jeunes suicidants ne sont pas forcément pauvres, malades, déscolarisés, habitant dans un quartier « chaud ». Au contraire, le suicide est surtout élevé dans les pays riches comme la Suisse.
2- Certains de ces jeunes suicidants étonnent par leur beauté physique
3- Ils peuvent être créatifs et investis dans des activités de loisirs ou humanitaires
4- Ils peuvent être de bons élèves donnant satisfaction à leur enseignant
5- Il arrive qu’ils bénéficient de toute l’attention de leurs parents, voire qu’ils aient des parents qui les « surinvestissent ».
6- Il arrive enfin qu’ils soient eux-mêmes investis dans une relation amoureuse
Donc, si vous êtes des parents aisés, habitant dans un quartier tranquille, et que votre enfant est beau physiquement, qu’il s’investit dans ses loisirs, qu’il réussit à l’école, ce à quoi vous êtes attentif, et qu’il un(e) petit(e) copain(ine), alors : rien de tout cela ne le protège du suicide.
Ce que M. Choquet résume de la façon suivante : « Il a tout ce qu’il veut, mais justement, c’est cela qui le perturbe ».
Rien de ce que l’on connaît jusqu’à maintenant sur le suicide n’explique entièrement le passage à l’acte d’un proche. « Ainsi, on voit des jeunes, dans la même situation que des jeunes suicidants, mais qui ne passent pas à l’acte. On voit aussi des jeunes dans des situations bien pires, qui eux aussi ne manifestent ni idées suicidaire, ni passage à l’acte ».
Mais, selon M. Choquet, il est quand même possible de faire quelque chose. Aider les parents à s’exprimer et chercher à comprendre. Percevoir mieux et plus vite qu’un adolescent va mal et prendre cela au sérieux.