Daniel Mermet, dans son émission « Là bas, si j’y suis » de mars 2010, a enquêté sur le travail des agents de Pôle Emploi. Un matin, un agent voit sur la porte du bureau de son collègue l’affiche: « n’entrez pas, appelez la police » ! Il s’était pendu….
C’est le résultat de la gestion du travail selon la logique par objectifs. « Il s’agit de se plier à l’exigence de la fonction publique », donc, « le facteur humain disparait ».
Précision: l’objectif est celui de 500.000 radiations par an.
Pôle emploi est une machine à radier où les agents se surnomment les « radiateurs » !
Occuper une fonction à Pôle Emploi est vécu sur le mode d’une contrainte sans choix possible, un impératif, une exigence qui ne peut laisser d’autre alternative que de quitter Pôle Emploi. Et qui semble d’ailleurs se solder par un départde toute façon.
Tout particulièrement pour le travail temporaire dont nous avons un témoignage avec Lucien. Lucien est en CDD à Pôle Emploi, 45 ans, 800 euros pour 26 heures : « je vois la misère tous les matins (…) quand je rentre, je suis mort ». Est-ce que vous avez la possibilité de faire ne sorte que la personne ne soit pas radiée ? : « moi, c’est pas ce qu’on m’a demandé. On m’a demandé de démarrer une procédure (de radiation), quand il y a lieu de le faire. Donc, j’ai des directives, j’ai des consignes, je ne vais pas dire de laisser passer (…) on se sent coupable. On ne vous laisse pas le choix, si tu le fais pas, tu pars faire un bouleau ailleurs, faire autre chose. Mon parcours chez Pôle Emploi est tout frais. Au mois de mai, je n’y serai plus, je craquerai ? Je ne sais pas bien où je vais ».
C’est à ses intérimaires que Pôle Emploi impose la tâche de radier les autres sans emploi. L’intérimaire subit une contrainte d’autant plus forte qu’il ne sait pas s’il sera encore à Pôle Emploi trois mois après.
Vous pouvez écouter l’émission en cliquant sur ce liens:
L’avenir radié, 1ère partie
L’avenir radié, 2ème partie